Qu’est-ce que le portage ?

Résumé

Grands singes, australopithèques, homo sapiens, parents d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs, … un point commun : des bébés aux besoins identiques, naturellement programmés pour être portés, quelque soit le lieu, la culture ou l’époque.


Le titre du livre ci-contre nous ouvre une piste intéressante : 

« L’homme est un singe comme les autres ».

En effet, envisager le bébé humain sous l’angle de la nature et de ses origines animales peut nous aider à mieux comprendre ses besoins, et notamment celui d’être porté. Bien que nous soyons à un stade de développement très avancé, nous avons beaucoup en commun avec les grands singes. Notre côté animal est plutôt occulté dans notre culture occidentale moderne, et pourtant nos nouveau-nés ont un comportement et des besoins assez proches de ceux des bébés singes : au même titre que les autres grands primates, ils font partie de ce que nous appelons les « portés actifs » et sont naturellement programmés pour être portés, ceci afin d’assurer leur survie.

Immatures à leur naissance, nos bébés sont vulnérables et dépendants des adultes, particulièrement de leur mère,  pour combler leurs besoins de base : nourriture, hygiène, sommeil, déplacement, protection contre le climat, les intempéries et le danger.

Bien que nous n’ayons plus suffisamment de poils pour que bébé puisse s’accrocher réellement  à notre corps, le « réflexe d’agrippement » est toujours présent (doigts des mains et des pieds qui se resserrent au contact, genoux qui se replient quand on soulève le bébé) . Nos bras sont nécessaires pour maintenir le bébé contre nous, à moins que nous n’utilisions un porte-bébé pour les libérer, qu’il soit fait d’un simple bout de tissu, d’une peau de cuir, de végétaux tressés ou d’un système plus moderne avec sangles et clips.

Le porte-bébé a sûrement fait partie des tous premiers outils inventés par l’être humain et pourrait même avoir participé au développement de notre espèce (voir l’article « L’homme descend du porte-bébé »). Il fut une époque (et c’est même encore le cas dans certains endroits de la planète pour les ethnies vivant en milieu naturel) où porter son bébé contre soi lui permettait tout simplement de survivre (allaitement, protection contre le froid, le soleil, la pluie, les bêtes sauvages, les prédateurs et les insectes, déplacement nécessaire de la mère pour trouver sa nourriture, …). Dans la forêt amazonienne par exemple, il n’est pas possible pour une mère indienne de poser son bébé sur le sol pendant qu’elle cueille des fruits : un serpent venimeux, les animaux domestiques en liberté dans le village ou autre insecte dangereux pourraient le mettre en danger. Depuis la nuit des temps, les mères ont ainsi porté et portent encore leurs bébés contre elles pour vaquer à leurs occupations quotidiennes tout en protégeant leurs petits et en répondant à leur besoin de proximité et de sécurité. Le portage correspond donc tout à fait à un mode de maternage naturel et instinctif.

Dans notre monde occidental façonné par l’Homme, le maternage a évolué de différentes manières et s’est imprégné de l’évolution de notre culture moderne
et des différentes théories sur le bébé, suivant les époques. Nous vivons dans un monde sécurisé et chauffé, nous allons au magasin acheter notre nourriture et nous avons à notre disposition des objets pour nous occuper de notre bébé. Nous pouvons
vaquer à nos occupations sans avoir peur que notre bébé grelotte de froid ou se fasse attaquer par une bête sauvage dans son transat. Mais… notre bébé n’a pas encore la culture de l’endroit où il est né, il ne sait pas qu’il n’y a pas de bêtes sauvages dans son appartement et son instinct animal lui fait sentir que c’est contre un adulte qu’il est en sécurité. Il se comporte tout simplement
comme s’il vivait en milieu naturel en attendant de pouvoir interpréter le monde et intégrer l’environnement dans lequel il vit avec sa famille. Il est biologiquement  programmé pour rechercher les bras de l’adulte qui lui permet de vivre.

Aujourd’hui, les connaissances scientifiques et psychologiques sur le développement du bébé et ses besoins nous permettent d’affirmer que le portage et la proximité physique sont bénéfiques et nécessaires au bien-être du bébé, tant dans son développement physique et moteur, que dans son développement psychologique et social.

 

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